Henri Roorda – écrivain Lausannois

Lors d’une activité proposée dans nos logements ecoseniors, nous avons eu ce matin un acteur de chez nous, Hubert Cudré, qui nous a offert la lecture de quelques écrits de Henri Roorda, un écrivain pédagogue, libertaire, humoriste et professeur de mathématique, et suisse (né en Belgique en 1870, mort à Lausanne en 1925).

Aucun Lausannois n’avait prononcé son nom autour de moi avant ce matin, et quelle découverte. Je vous invite donc à vous précipiter sur votre ordinateur, de chercher Henri Roorda, et de cliquer sur Wikipedia. Je suis persuadé que c’est un excellent projet de lecture pour beaucoup d’entre nous. Si vous appréciez Alphonse Allais, vous ne serez pas déçus.

Je vous livre ci-dessous le début d’un texte intitulé « La fin des guerres », il y a donc 100 ans, au sortir de la 1ère guerre mondiale. Ce qui me frappe dans ce texte, c’est sa pertinence aujourd’hui encore.

 « La fin des guerres

Il est bien difficile, à notre époque, de ne jamais parler de la guerre. Qu’on me permette donc, exceptionnellement d’en dire deux mots. Ou plutôt (ce sera moins fatigant pour moi) je vais vous  lire la lettre que vient de m’envoyer M. van Tock, professeur de Bon Sens à l’Université de Rotterdam :

Cher Monsieur Balthasar, (c’est le pseudo d’Henri Roorda)

Comme à tout le monde, la guerre m’a suggéré une idée. (Soyez assez bon pour la répandre dans le public européen) Voici :

Un grand progrès sera réalisé si, après la conclusion de la paix, toutes les nations obligent leurs Parlements respectifs à voter la loi suivante :

Le service militaire n’est obligatoire que pour les citoyens âgés de quarante-cinq ans au moins. Ces citoyens auront seuls le droit, en cas de guerre, de porter les armes.

Pour défendre mon idée, je me place sur le quintuple terrain du bon sens, du sentiment, de la morale, de l’intérêt général et de la psychologie.

1o Que nous dit notre bon sens ? J’entends le mien formuler cette proposition évidente :

Il est plus naturel de mourir dans la seconde partie de sa vie que dans la première.

Je n’insiste pas car un axiome se passe de démonstration. »

Vous pourrez lire la suite dans son œuvre publiée par les éditions Mille et une nuits, en poche, sous le titre « A prendre ou à laisser ». Il est stupéfiant tellement d’actualité. Bonne lecture.

PS : Pour mieux vous décrire l’auteur, voici quelques titres de sa plume : « Le Roseau pensotant : humour de tous les jours – Le rire et les rieurs – Mon suicide (il s’est en effet suicidé) – Le pédagogue n’aime pas les enfants – Les saisons indisciplinées – intelligence à louer – L’Ecole et l’apprentissage de la docilité.

Willie Anhorn 


Rédigé par Willie Anhorn

Entrepreneur largement octogénaire, expériences à l'international, très engagé depuis plus de 30 ans sur tout ce qui concerne le mieux-être des aînés, fondateur et président d'honneur de la Fondation NetAge. Plus de soixante ans de mariage avec la même femme. Mes petits bonheurs quotidiens, ma famille (quatre générations), la musique (classique et Vieux jazz) Un grand défaut : très occupé et beaucoup de peine à dire non.

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