J’aime les vaches

J’aime les vaches, leur viande et leur lait. J’aime aussi les éleveurs qui peinent à gagner leur vie au travers de leur travail. Bref, je suis sensé écrire un article positif sur un sujet empoigné par les jeunes générations pour sauver la planète.

Première réflexion. Cela fait quelques deux millions d’années, c’est-à-dire l’âge du feu, que l’homme mange de la viande cuite. Le barbecue  est donc très très ancien. Quant au lait, aux yogourts et aux fromages sans lait, ils ont sans aucun doute un brillant avenir. Je ne peux donc qu’être très positif en leur souhaitant un beau succès. Mais de grâce choisissez un autre mot que fromage, Emmenthal, Gruyère, Tilsit, Sbrinz, ou Tête de Moine, pour un produit à base de noix de cajou. Le simple fait de parler d’une croute au fromage aux noix de cajou me semble difficilement acceptable.

Deuxième réflexion : le patrimoine. Je pense qu’il est temps et urgent d’inscrire la vache au patrimoine mondial de l’Humanité, (c’est peut-être déjà fait et il faudrait peut-être s’en souvenir)  Non pas parce qu’elle pète mais parce qu’elle a nourri l’humanité pendant des millions d’années sur la planète terre, qu’elles soient Simmentahl, d’Hérens, Montbéliardes, CharolaIses, Fribourgeoses ou autres (il y a des dizaines de races sur chaque continent).

C’est comme le charbon, un carbonifère, lui aussi connu depuis des millions d’années, sans lequel le développement industriel des XIX et XX siècles n’aurait pas été possible, et aujourd’hui condamné par des gens persuadés qu’un claquement de doigts peut convertir des milliards d’humains de changer de moyens d’existence.  Il en va de même du pétrole. A voir les migrations humaines se déplaçant en voiture, en avion, ou en croisière, j’ai peine à croire aux changements d’attitude rapide des populations occidentales. Je prends mon cas : Je vis dans un appartement minergie (chauffage aux pellets) depuis plus de 10 ans, j’ai abandonné notre voiture pour les transports publics, nous utilisons une centrale de tri interne pour 75 personnes en plus des moloks (poubelles, papier/carton, bouteilles). A mon niveau, que faire de plus ? J’ai une immense confiance en notre planète, elle en a vu d’autres. Je suis persuadé que l’homme peut aussi survivre dignement. Donner du temps au temps, mais le temps de notre pays riche n’est pas le même partout sur la terre. Et je suis vraiment navré si le méthane de nos vaches suisses ne respecte pas nos frontières (Tchernobyl, vous vous souvenez ?).

Je vous invite à relire la fable de La Fontaine, Le lion et le rat et sa morale:  «  Patience et longueur du temps font plus que force ni que rage ».  


Rédigé par Willie Anhorn

Entrepreneur largement octogénaire, expériences à l'international, très engagé depuis plus de 30 ans sur tout ce qui concerne le mieux-être des aînés, fondateur et président d'honneur de la Fondation NetAge. Plus de soixante ans de mariage avec la même femme. Mes petits bonheurs quotidiens, ma famille (quatre générations), la musique (classique et Vieux jazz) Un grand défaut : très occupé et beaucoup de peine à dire non.

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