Les amateurs de variété auront reconnu les paroles de « et moi et moi et moi » de Jacques Dutronc (je ne fais pas référence à la chanson éponyme de Claude François).
Cela fait maintenant 2 ans et 3 mois que j’ai pris ma retraite. Durant ce laps de temps, j’ai perdu 2 paires de lunettes médicales, 2 ou 3 vestes, plusieurs chapeaux dans les hôtels ou dans les transports publics. J’en passe et des meilleures.
Ce n’est pas une nouveauté pour moi; aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours égaré des objets de plus ou moins grande importance (pécuniaire ou sentimentale) lors de mes déplacements. Je ne compte pas le nombre de fois où, après quelques pas hors de mon domicile, je ne me rappelle plus si j’ai fermé la porte à clé ou si j’ai pensé à emporter mon portemonnaie, ni le nombre de fois où, après quelques dizaines de kilomètres en voiture, je me rends compte que j’ai oublié de charger quelque chose dans la voiture (la dernière fois: j’ai chargé les skis, mais pas les bâtons!) En discutant avec ma compagne, elle a suggéré qu’il pourrait s’agir d’un trouble de type TDAH. C’est une piste que j’explore en ce moment et qui m’a amené à m’interroger sur le fonctionnement de la mémoire, plus particulièrement de la mienne!
Les sources de renseignements sont très nombreuses sur le web et j’ai donc procédé à un choix purement arbitraire en prenant toutefois soin de croiser plusieurs sources. Le texte ci-dessous provient des publications en ligne de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en France.
Cinq systèmes interconnectés
La mémoire se compose de cinq systèmes interconnectés, impliquant des réseaux neuronaux distincts :
- La mémoire de travail (à court terme) est au cœur du réseau.
- La mémoire sémantique et la mémoire épisodique sont deux systèmes de représentation consciente à long terme.
- La mémoire procédurale permet des automatismes inconscients.
- La mémoire perceptive est liée aux différentes modalités sensorielles.
On rassemble parfois toutes les mémoires autres que celle de travail sous le nom générique de mémoire à long terme. Par ailleurs, on distingue souvent les mémoires explicites (épisodique et sémantique) des mémoires implicites (procédurale et perceptive).
Pour plus de renseignements sur ces différents types de mémoire :
https://www.inserm.fr/dossier/memoire
Vu mes récents déboires, j’ai donc recherché des clés pour éviter de continuer à jouer au Petit Poucet avec les divers accessoires que j’emporte en voyage. Suite à je ne sais plus quelle émission de télévision, j’ai pris note de deux références en librairie:
- L’attention, votre super pouvoir! de Fabien Olicard
- Mémoire: vous avez le pouvoir! de Fabien Olicard et Michel Cymes
J’ai mis un peu de temps à me décider à les acheter, car j’étais un peu méfiant à l’idée de m’intéresser à la prose d’un mentaliste (Fabien Olicard). Finalement les deux ouvrages m’ont intéressé, mais dans cet article, je vais me consacrer au deuxième, écrit comme un dialogue entre Michel Cymes, médecin, qui apporte sa caution scientifique et Fabien Olicard, mentaliste qui donne des pistes de renforcement de ses capacités mnésiques. Je ne vais pas paraphraser, ni citer tout ou partie du contenu de cet ouvrage que vous aurez peut-être envie de lire, ou pas! Suite à cette lecture, j’ai mis en place diverses astuces puisées dans ce livre:
- lorsque je sors de chez moi, je verbalise positivement mes actes en disant par exemple « je ferme la porte à clé ».
- lors d’un déplacement, je numérote les accessoires et je répète la liste en touchant du doigt chaque objet (par exemple, 1-valise, 2-chapeau, 3-portemonnaie, 4-veste, 5-écharpe, 6-Sac à dos) Je répète l’exercice à chaque changement de train ou de lieu.
- Je réalise une check-list des choses à emporter pour chaque voyage
- …
Lorsque ces astuces sont utilisées (eh oui, il m’arrive d’oublier de les utiliser!) cela m’évite les déboires évoqués plus haut.
La mémorisation d’une information est d’autant plus durable qu’elle est associée à une émotion positive ou négative, quoique dans le cas d’une expérience traumatique, le cerveau se protège en coupant l’accès à cette expérience; ce dernier cas fait l’objet d’un nombre important de publications et je n’ai pas l’expertise nécessaire pour en parler valablement. Mes lectures m’ont permis d’utiliser cette caractéristique (émotion positive) en travaillant l’astuce suivante:
J’ai récemment participé à un chœur éphémère pour la commémoration des 50 ans de l’ouverture du Gymnase dans lequel j’ai fait mes études au millénaire passé. L’une des chansons choisie était « Place des grands hommes de Patrick Bruel ». L’astuce consiste à coller mentalement des images familières sur des parties du texte. J’ai donc utilisé les collages suivants:
- lorsqu’il s’agissait de chanter « La belle Séverine me regardera-t-elle… », j’imaginais mon ex-collègue Séverine pour ancrer positivement cette partie du texte.
- lorsqu’il s’agissait de chanter (ou plutôt parler dans cette partie) « Et toi Pascal, tu te marres toujours pour rien? » j’évoquais la figure joviale de mon ami Pascal, qui ne se marre pas pour rien, mais cela m’a facilité le travail de mémorisation.
Je m’arrête là pour l’instant sur ce sujet et espère vous avoir intéressé à vous pencher sur le fonctionnement de la mémoire que j’ai très légèrement effleuré, tellement il est immense. J’ai plus voulu évoquer mon cas personnel et vous donner quelques exemples des solutions pratiques que m’ont apporté mes lectures.
Pour les lecteurs abonnés depuis longtemps au magazine « générations », celui-ci a fait paraître un hors-série 2016-2017 intitulé « Tout savoir sur notre mémoire ».
Quelques liens supplémentaires tirés de la publication précitée de l’Inserm:
Cerveau, le secret de l’apprentissage – dossier du magazine Science&Santé n°4 (sept/oct2011)
