Avec le retour du beau temps, ils ne vont pas tarder à se mettre en chasse! Voici comment éviter leur prolifération et chasser les survivants.
N’oubliez jamais le s à la fin du mot moustique(s)! Car il en existe 3’500 espèces, dont plus d’une centaine en Europe et 35 en Suisse. Le plus commun, c’est le maringouin, actif à la tombée et durant la nuit, très à l’aise en ville comme en campagne. Avec quelques autres collègues (les simulies, les culicés, etc.), il fait partie des moustiques dits indigènes: agaçants, urticaires mais pas ou peu dangereux. Ceux qui viennent des tropiques sont plus pervers: le fameux moustique tigre, bien sûr, mais aussi les phlébotomes (Tessin), qui attaquent dès le petit-déjeuner et continuent leur boulot la journée durant.
Comment diminuer la confrontation à défaut de pouvoir l’éviter? En complétant les «à fonds de printemps» par une inspection minutieuse du jardin ou de la terrasse, voire de l’espace intérieur, et en éliminant toutes les opportunités d’eau stagnante. Car c’est dans un environnement aquatique, aussi minuscule soit-il, que les femelles vont pondre une centaine d’œufs trois à quatre fois dans leur courte vie (10 mois au plus), lesquels vont devenir autant de larves, puis de nymphes et enfin de moustiques peu enclins à se déplacer. Autant dire que la population peut rapidement augmenter!
Ce sont d’ailleurs elles, et elles seules (pour une fois que les mâles sont hors de cause…) qui piquent, car elles ont besoin de protéines pour assurer la production des œufs. Avant de se cacher pour l’hiver (elles deviennent alors léthargiques), elles ont déjà été fécondées. Dès que les températures remontent au printemps, elles vont donc directement pondre près d’un point d’eau. Et dès que le thermomètre affiche un peu plus de 20 degrés, les œufs vont se transformer en moustiques en moins de deux semaines.
Pas de pitié pour l’eau stagnante!
Donc, harro sur tout ce qui peut contenir ne serait-ce que qu’un tout petit peu d’eau stagnante: coupelles, dessous de pots et de jardinières, vases, récipients sur les rebords de fenêtre, etc. Videz-les et nettoyez-les pour éliminer les éventuelles larves. Retournez seaux et arrosoirs, séchez les bâches, les pieds de parasol, jouets extérieurs, etc, car les moustiques adorent plus que tout l’eau de pluie! Faites la chasse aux fruits tombés, aux rigoles d’eau, aux gouttières et arrosez sans excès pour ne pas créer des poches d’eau.
Complément utile: le piège à larves. Le principe est simple: attirée par l’eau stagnante (additionnée, pour certains modèles, d’un appât spécial), Dame moustique vient pondre ses œufs dans un compartiment d’où sa progéniture ne pourra pas s’échapper. Pas de chimie, ni de besoin énergétique, c’est simple, efficace (j’en place dans ma jardin depuis plusieurs années) et pas trop cher. Les deux modèles les mieux notés: AquaLab (env. 20 fr.) et Biogents (env. 30 fr.), mais il en faut plusieurs selon la surface à couvrir.
Pour ceux qui survivent
Ne vous illusionnez pas toutefois: des moustiques, il en restera toujours! Et pour les chasser, croyez les experts du magazine des consommateurs français Que Choisir et laissez tomber toutes les arnaques que la pub vous propose: les appareils à ultrasons, les lampes à ultraviolet (elles tuent à peu près tous les insectes sauf les moustiques), les plantes vendues comme répulsives, les huiles essentielles et les bracelets. Et ne croyez pas résoudre le problème en vous plongeant dans l’obscurité: c’est notre odeur, notre respiration et notre chaleur qui attirent les moustiques, pas la lumière. Enfin, le géranium, la citronnelle, le thym ou la lavande sont certes odorants mais pas suffisamment pour stopper une femelle en quête de sang.
Quoi alors?
- A l’intérieur, c’est vite vu: des moustiquaires!
- Un ventilateur placé devant une fenêtre peut aussi être efficace: les moustiques n’aiment pas l’air en mouvement.
- Les serpentins fumigènes les éloignent de leur environnement immédiat, mais leur fumée (parfois toxique) ne sent pas bon: à réserver pour l’extérieur.
- Ces fichues bestioles aiment également l’odeur de la transpiration, raison de plus pour se doucher en début plutôt qu’en fin de soirée!
- Enfin, les aspirateurs à moustique ne sont pas inutiles, mais seulement si on mène parallèlement une chasse permanente à l’eau stagnante. Attirés par un sachet odorant censé imiter les substances naturellement présentes dans la peau humaine, les moustiques sont aspirés par un ventilateur dans un sac où ils se déshydratent et meurent. Seul souci: ces appareils éliminent – partiellement seulement – ceux de votre jardin mais attirent aussi ceux du voisin: il faudrait donc que tout le monde s’y mette! Ils ont, par ailleurs, besoin d’électricité (jour et nuit, puisque les moustiques tigres sont diurnes) et sont assez chers (env. 200 fr. pour un bon modèle, plus 20 fr. par an pour les appâts).