Le bonheur provençal

Il était une fois… un petit coin de bonheur ! Mettons quand même un tout petit bémol au mot bonheur et je vais vous expliquer pourquoi.

Depuis presque deux ans (et jusqu’au mois de novembre prochain), je loue un très agréable appartement dans le village de Malaucène, au pied du Mont Ventoux et à 10 kilomètres de Vaison-la-Romaine. Les raisons qui m’ont poussée à envisager cette location sont à la fois économiquement viables et pour une bonne partie émotionnelles. En effet, c’est une région qui a toujours parlé à mon cœur, puisque j’y ai œuvré pendant 3 étés – dans les années 75, quand j’étais nettement plus jeune, je vous l’accorde – en stages d’archéologie gallo-romaine : quelles leçons de travail d’équipe, de topographie, d’histoire millénaire et de camaraderie j’y ai reçues !

Cette région est pleine de richesses, d’histoire, de bons vins, de gastronomie, de senteurs, de bonne humeur et d’une fantastique dose de plaisir. OK, je l’avoue, je ne suis pas l’agent de promotion du tourisme en Vaucluse… mais je vous invite à croquer dans une bonne tranche de baguette tartinée de tapenade ! Quel délice… et si en plus vous y ajoutez un rayon de soleil, quelques amis et quelques gorgées de rosé gouleyant, le paradis n’est pas loin.

Les marchés provençaux sont un véritable plaisir pour les sens : saveurs et odeurs ! Du miel, de la lavande, les herbes de Provence, de beaux fruits/légumes et des produits plus que locaux (moins de 5 km pour certains d’entre eux). Se balader entre les étals est une promenade à la fois distrayante et animée souvent grâce à l’accent local, bruyante et très amusante pour le portemonnaie.

Les trésors à découvrir dans la région sont nombreux : villages de Séguret, de Crillon-le-Brave, de Buis-les-Baronnies, de Bédouin (regardez la carte Michelin qui est à votre disposition chez vous, dans un tiroir, un peu oubliée, j’en suis sûre…), les magasins d’abbaye (par exemple Le Barroux), les vins des Côtes du Rhône – Gigondas et Vaqueyras, pour ne citer qu’eux ! – les ruines de Vaison-la-Romaine, les magnifiques bâtiments de la Cité des Papes à Avignon sans oublier le fameux pont de la cité ! Mentionnons aussi pour les amateurs, mais un peu plus loin, le marché des brocanteurs/antiquaires tous les dimanches à l’Ile-sur-la-Sorgue. Pour les plus jeunes, nombre d’activités, parfois culturelles, plus souvent ludiques et/ou sportives, leur permettront d’éviter tout ennui.

Il n’empêche que le bémol de cette superbe région… c’est en fait son attrait ! En groupes ou individuellement, les cyclistes du monde entier (par exemple, la maison d’hôtes en face de chez moi travaille presque exclusivement avec des clients canadiens qui sont accueillis à l’aéroport de Marseille…) veulent accomplir la mythique montée du Ventoux, les randonneurs veulent randonner sur ses pentes, les motards veulent pétarader dans les montées et descentes sinueuses, les camping-caristes veulent camper, jouir de cet agréable climat et visiter les villages perchés…

Ainsi, en saison (au moins depuis Pâques aux congés d’automne), beaucoup de monde, énormément de trafic, pas mal de bruit et si ce sont d’excellentes conditions économiques pour que prospèrent les habitants, les touristes français et/ou étrangers sont pris à leur propre piège : difficile de circuler à pied, en vélo ou en auto, presque impossible de trouver une place de parc, restaurants et terrasses pris d’assaut, tarifs prenant l’ascenseur dans tous les hébergements, etc. Faut-il vraiment mentionner que dès le milieu du printemps, il fait chaud ? parfois très chaud ?

J’aime la Provence, ses accueillants habitants, ses particularités, ses villages, ses vins, son miel de lavande, ses sommets, ses vignes et ses vallons… Je vous invite à la parcourir – avec le moyen de locomotion que vous choisirez – et en découvrir tous les attraits !