Ce n’est qu’un taux, qui plus est de référence. Mais c’est un taux qui pèse lourd dans la fixation, puis dans l’évolution du prix des loyers, et qui concerne donc tous les locataires et les bailleurs. Publié quatre fois par an par l’Office fédéral du logement (OFL) et calculé en faisant une moyenne de toutes les hypothèques accordées par les banques en Suisse, il n’a pas bougé depuis trois ans: le taux de référence reste à 1,25% pour le deuxième trimestre 2023.
Il s’en est fallu de peu toutefois, car comme il est publié en quart de pourcent, il passera (ce qui est quasi impossible au vu des circonstances actuelles) à 1% si, lors de la prochaine étape, la moyenne est inférieure à 1,13%, ne bougera toujours pas si elle se situe entre 1,13 et 1,37%, mais passera à 1,5% si elle est supérieure à cette dernière limite. Or, elle est actuellement de 1,33%…
En cas d’augmentation, ce sera une première depuis 15 ans, puisque le taux était de 3,5% en septembre 2008. Depuis, il n’a cessé de baisser. Et comme l’indice des prix à la consommation est resté extrêmement stable, les occasions de faire baisser son loyer n’ont pas manqué durant ce laps de temps! Si vous prenez l’exemple d’un loyer lausannois de 2’000 fr (hors charge) qui a précisément été fixé en septembre 2008 sans modification depuis, le locataire obtiendra, en cas de demande, une réduction de 400 fr *. Pour autant que le bailleur ne parvienne pas à faire diminuer la note parce qu’il a entrepris des travaux de plus-value ou qu’il peut prouver que ses frais d’exploitation ont augmenté, ce qui est rare lorsque l’inflation est plate.
Le problème, c’est que de nombreux loyers ont été signés avec un taux de référence très bas, jusqu’à 1,25% ces trois dernières années comme vient de le voir. Or si, comme on peut le craindre, il passe à 1,5% à la prochaine étape, ce sont logiquement les bailleurs qui seront en droit de demander une hausse du loyer à tous les contrats signés avec une référence à 1,25%. Reprenons le même exemple d’un loyer lausannois de 2’000 fr., cette fois signé en avril 2020. Si, cet été, le taux de référence passe à 1,5%, le loyer pourra être augmenté d’au moins 90 fr. par mois. Hausse qui sera évidemment plus importante si la référence est plus élevée (moyenne de 3% pour chaque quart de pourcent + l’indice des prix à la consommation).
Vous l’aurez certainement remarqué, ce court article contient pas mal de «si»… Il n’y a donc pas lieu de paniquer, surtout si (!) votre contrat est antérieur à 2020 et que le prix du loyer n’a pas bougé depuis. Il est même possible que vous ayez toujours droit à une baisse. Pour en savoir plus, utilisez le calculateur de l’ASLOCA*. Et restez quand même attentif, au début de chaque trimestre, au communiqué de l’OFL qui annonce le taux de référence.
* Estimation faite grâce aux calculateur de loyer de l’ASLOCA, à l’adresse asloca.ch/calculateur