Suite à une période caniculaire, voila ti pas que l’on se retrouve à enfiler les petites laines, la parfaite panoplie pour attaquer l’automne, évitant d’attraper un refroidissement.
Mais que se passe-t-il dans la nature? Cette nature arrive-t-elle aussi à suivre ces pics de hauts et de bas, de chaleur extrême et de froid brutal ? Et bien, il n’y a qu’à regarder les arbres, ils ont déjà endossé leur livrée de couleur jaune-orangée. Je les observe et constate qu’ils ont un petit air triste, leur feuillage tourné vers la terre, ils sont résignés. Ils n’attendent plus que le vent ou la bise pour leur voler leurs dernières feuilles qui finiront éparpillées sur le sol, se transformant en humus. Au sein de cet humus, des micro-organismes vont se développer doucement, laissant une odeur chaude et humide qui emplira l’atmosphère automnal.
Je me suis posé la question : « Pourquoi la nature, elle aussi, a l’air de progresser plus vite que dans mes souvenirs d’enfant ? ». Même la vigne autour de moi est prête à être vendangée et ceci à fin août !
Je me souviens que nous allions vendanger au plus tôt à mi-septembre début octobre ! Déjà des nuages d’étourneaux virevoltent entre les ceps, cherchant une faille à travers les filets posés prématurément.
La semaine passée, une cinquantaine de cigognes se sont retrouvées au milieu d’un champ fraîchement labouré. Elles se ravitaillaient avant de s’envoler plus loin, vers le Sud. Les milans eux aussi, disparus depuis mi-août, se sont rassemblés pour migrer vers des contrées lointaines.
Bref, tout cela pour constater qu’en effet la terre a l’air de tourner plus vite ! Nos vies aussi tournent plus vite. Nous courrons, nous nous poussons vers l’avant, vers le progrès, les nouveautés, nous avons l’air de racheter le temps qui nous file à travers les doigts. Avec l’âge, nous constatons que nous ne pouvons plus courir à la même vitesse, mais…. on essaye, on veut être à la page, on ne veut pas dépendre des autres, on s’intéresse aux nouvelles technologies et souvent on se dit : « Et puis zut, je laisse ça aux jeunes ! ».
J’ai envie de ralentir, là où tout le monde court, je freine et je prends le temps de regarder, de me poser, de réfléchir, de m’éloigner des foires et de la foule et d’admirer ce qui reste de beau ! Il y a encore tant de belles choses à faire et à contempler !
Il y a quelques jours, je me trouvais dans un grand centre pour faire des achats. Je suis tombée sur une ancienne connaissance. Cette personne était à la retraite de plusieurs années. Elle avait eu la charge d’une haute fonction publique. Nous en sommes venus à parler de l’environnement et de ses observations.
« Ah, j’ai pensé à vous » s’est-elle exclamée. « Savez-vous que je prends le temps d’observer les oiseaux dans mon jardin? C’est devenu mon passe-temps favori. Par contre, je ne peux pas les nommer car je ne m’y suis jamais intéressé dans le passé. Vous auriez peut-être un bouquin sur le sujet à me prêter? »
Cela m’a fait plaisir de savoir que cette personne avait enfin réalisé que la nature valait la peine que l’on prenne le temps de la contempler et de la vivre en son ensemble.
Et bien, nous qui sommes déjà sur notre dernière tranche de vie, apprenons à nos petits enfants à découvrir la nature en guidant leurs pas au rythme des saisons, à leur enseigner les noms des oiseaux et des fleurs. Je suis sûre que c’est un super cadeau que l’on peut leur faire et qui aura une grande valeur à leurs yeux plus tard. Cela pourra être une porte ouverte sur un monde qui peut être source d’apaisement et de confiance.