Le 27 mai prochain, nous saurons qui a gagné la palme d’or de la 76 édition du festival de cinéma de Cannes. Plutôt que de se hasarder à des paris compliqués, portons notre regard sur le passé et voyons ce qu’il nous reste d’une vaste moisson, où se côtoient le pire et le meilleur (liste des palmes ici).
Je vous livre, dans l’ordre progressif, les 12 films qui, personnellement (donc de façon complètement subjective…) m’ont le plus touché. Pour chacun d’entre eux, j’ai joint le lien renvoyant sur la fiche technique de AlloCiné, où vous trouverez, notamment, les sites de streaming qui les proposent.
Je vous suggère ensuite de nous transmettre votre propre classement: les trois premières des 75 palmes attribuées depuis 1946 , via la possibilité (en fin d’article) d’éditer un commentaire. Il y a de grandes chances qu’il diffère totalement d’une personne à l’autre… Vive la variété d’opinions, vive le cinéma!
12. Le Guépard, Luchino Visconti, Italie (1963)
Magnifique fresque sur le déclin de l’aristocratie en Sicile. Plus que le jeune et très beau Alain Delon, c’est la performance de Burt Lancaster qui force respect et admiration.
11. Orfeu Negro, Marcel Camus, France (1959)
Le mythe d’Orphée et d’Eurydice revu et corrigé en noir et blanc lors du carnaval de Rio. Musique jazz et bossa nova, poésie certes un peu pathos mais émouvante: l’un de mes premiers chocs cinématographique à la sortie de l’enfance.
10. Moi, Daniel Blake, Ken Loach, Royaume Uni (2016)
Lui (Ken Loach, c’est à la sortie de l’adolescence qu’il ma flanqué une immense giffle avec Family Life. Depuis, il n’a cessé de me fasciner (Secret défense, Bread ands Roses, La part des anges…). Daniel Blake, menuisier au chômage confronté aux affres de l’aide sociale anglaise, illustre à souhait l’engagement politique du metteur en scène.
9. L’enfant, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Belgique (2005)
Les frères Dardenne y vont rarement par quatre chemins lorsqu’il s’agit de décrire la petitesse de la société , sans jamais prendre parti. L’enfant, tout comme Rosetta, Le gamin au vélo ou La fille inconnue le démontrent.
8. Missing (porté disparu), Costa-Gavras, Etats-Unis (1982)
Encore un cinéaste qui a marqué ma jeunesse engagée, notamment avec Z, L’aveu ou Etat de siège. Missing raconte l’errance et, lentement, le désespoir d’un père américain à la recherche de son fils, arrêté au Chili lors du coup d’état de Pinochet en 1973.
7. L’homme de fer, Adrezj Wajda, Pologne (1981)
Tout aussi politique, L’homme de fer de Wajda n’est pas son meilleur film, mais le plus connu. Tourné quatre ans après L’homme de marbre, il est fondé sur la lutte du syndicat Solidarnosc. Il a été, notamment, précédé par les plus romantiques Les bois de bouleaux ou Les demoiselles de Wilko, et suivi par Danton (avec un incroyable Gérard Depardieu) ou Katyn.
6. Padre Padrone, Paolo et Vittorio Taviani, Italie (1977)
Là encore, ce n’est pas mon film préféré des frères Taviani, mais cette révolte d’un enfant paysan contre la dictature imposée par son père reste de haut vol. Plus tard, La nuit de San Lorenzo et surtout César doit mourir m’ont encore plus enthousiasmé.
5. Amour, Michael Haneke, Autriche (2012)
Comment un couple d’octogénaires vit les derniers instants d’un amour jusque là sans faille. Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva sont juste remarquables.
4. La chambre du fils, Nanni Moretti, Italie (2001)
La vie d’un père et d’une mère est bouleversée par la disparition d’Andrea, leur fils. Un courrier, celui envoyé par l’une de ses anciennes petites amies, puis sa visite, leur permet d’émerger. Une mise en scène sobre et efficace, comme souvent avec Morreti, aussi bon acteur que réalisateur.
3. Apocalypse Now, Francis Ford Coppola, Etats-Unis (1979)
D’habitude, j’apprécie peu les films de guerre. Mais impossible de faire l’impasse sur Apocalypse now, pourtant d’une violence inouïe. Les attaques d’hélicoptères dans des crépuscules grandioses, rythmées par la musique hypnotique des Doors ou de Wagner, ont fait de ce film une référence incontournable.
2. La leçon de piano, Jane Campion, Nouvelle Zélande (1993)
Première femme à avoir remporté une palme d’or, Jane Campion raconte l’histoire d’une jeune écossaise muette qui débarque en Nouvelle Zélande pour épouser un colon, avec sa fille née d’un premier mariage et son piano. Elle préférera finalement la relation adultérine avec un voisin illettré mais passionné de vie et de musique. Une histoire romanesque et sensuelle, avec une fin de toute beauté.
1. Paris, Texas, Wim Wenders, Allemagne (1984)
C’est un film sur les vies manquées, les retrouvailles, le gâchis, le choix et l’oubli. Un road movie au lyrisme rare, où les jeux de Nastassja Kinski et de L.M. Kit Carson sont remarquables, tout comme la musique obsédante de Ry Cooder. Wim Wenders dans ses meilleures années (L’ami américain, Hammet, Les ailes du désir…) signe ici un chef d’œuvre absolu.
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