Plan Wahlen

Plan Wahlen – Un modèle qui pourrait s’avérer très actuel.

Le 15 novembre 1940, un certain M. Wahlen, fonctionnaire fédéral au département de l‘Agriculture, lance son plan qui doit tenter de reconstituer l’autosuffisance de l’agriculture suisse. Il deviendra conseiller fédéral. Il s’agissait de cultiver des fruits et des légumes dans la moindre surface de terrain, tous les parcs publics et partout où l’on pouvait. Nous étions au début de la deuxième guerre mondiale. Nous avions un peu de peine avec notre neutralité. Cela me rappelle aussi un peu la vague écologique d’aujourd’hui où chacun devrait cultiver ses légumes sur son balcon pour sauver la planète. La situation politique internationale en Europe était au moins aussi grave qu’aujourd’hui. La Suisse avant 1940 importait environ 50% de son alimentation végétale, elle va monter à près de 70-75% très rapidement. Toutes les entreprises de 20 personnes devaient cultiver une certaine surface minimum. Avec toutes les annonces de pénuries, tant en céréales qu’en énergies, on pourrait très bientôt avoir des plans contraignants du même genre, en raison d’une saleté de guerre aux confins d’une Europe bien fragile.  

En 1941, j’étais moi-même impliqué, comme tous les Lausannois, Vaudois et Confédérés de mon âge et plus. J’étais à l’école primaire de Mon-Repos, en bas de l’Avenue Béthusy, et donc proche du Tribunal Fédéral, La façade de cet imposant bâtiment n’a pas changé. (le sculpteur lausannois Milo Martin a contribué à la réalisation de cette magnifique façade). De part et d’autre des escaliers monumentaux, il y a encore aujourd’hui un espace vert. Dans les années 1940 et plus, ces petites parcelles étaient des cultures de pommes de terre. Et qui disait pomme de terre disait aussi doryphore. Je me vois encore avec mes copains et copines de classe, avec notre bocal avec couvercle, chasser ces petites bestioles. J’avoue que je ne me suis pas soucié à l’époque de savoir ce que la maîtresse faisait de notre récolte. Peut-être qu’on pourrait les traiter comme des crickets pour remplacer la viande ?

Willie Anhorn


Rédigé par Willie Anhorn

Entrepreneur largement octogénaire, expériences à l'international, très engagé depuis plus de 30 ans sur tout ce qui concerne le mieux-être des aînés, fondateur et président d'honneur de la Fondation NetAge. Plus de soixante ans de mariage avec la même femme. Mes petits bonheurs quotidiens, ma famille (quatre générations), la musique (classique et Vieux jazz) Un grand défaut : très occupé et beaucoup de peine à dire non.

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