Retour de vacances

Bien sûr, me direz-vous, en tant que retraitée, on ne voyage pas en période de vacances scolaires !

Eh, oui, en effet, mon retour du Sud de la France un samedi, avec l’avion que je m’étais promis de ne pas prendre, (vu l’économie de CO2 que l’on devrait tous faire) a été la croix et la bannière !

Par contre, une magnifique semaine dans le massif de l’Estérel à randonner en compagnie d’un groupe de marcheurs a été une révélation. Loin du bruit et de l’agitation de la Corniche d’Or, j’ai trouvé cette région superbe, se dévoilant sous des couleurs absolument exceptionnelles. Les rochers déchiquetés d’un rouge, brun, doré vers le soir sont imposants. Les chemins en lacets avec vue plongeante sur la mer sont parfois vertigineux. Il faut avoir le pied assez sûr, car la caillasse est de toutes les tailles! La végétation y est également très belle à cette saison.

Bref, le déplacement en valait la peine !

Après cette envolée lyrique, il fallut revenir parmi le monde, la foule des vacanciers, les loisirs bruyants.

A notre époque, l’homme en général a besoin de bouger, de découvrir, de voyager, de s’émerveiller, de tester, de comparer. De retour de ces voyages, il aura plaisir à raconter, à partager et à réaliser qu’il y a d’autres vies ailleurs. Peut-être mieux ou peut-être moins bien que là où il vit.

C’est donc le dernier jour, à l’aéroport, que j’ai pu observer les gens à loisir, vu que l’avion avait beaucoup de retard. C’est là, au milieu de cette multitude de personnes disparates à souhait que je me suis posé des questions:

J’ai remarqué un petit homme d’un âge avancé, une barbe bien taillée, habillé tout en noir, un long manteau en cuir et un grand chapeau. Que faisait-il là, debout, avec sa canne à pommeau, arpentant la salle à petits pas, regardant d’un oeil étonné tout ce petit monde impatient d’embarquer? Où pouvait-il bien aller ainsi sans bagages ?

Que pouvait-il penser de cette nouvelle génération avec ces parents, leur mobile accroché à la main, ne regardant même pas leurs enfants qui piaillaient avec impatience, se roulant sur le sol, parmi les bagages colorés?

Des mondes qui se croisent pourtant. Avec des odeurs, des couleurs, des coutumes, des habits, et quand même des regards d’étonnement, de désapprobation, d’admiration, d’envie.

Je l’ai suivi du regard ce petit homme et j’ai failli lui parler, mais brusquement, il quitta la salle à petits pas, laissant derrière lui une légère effluve de citron vert.


Rédigé par Anne Schwaar

Passionnée de nature, j'aime la marche et la découverte de nouvelles régions, spécialement en Suisse. Ayant déjà bien voyagé à l'étranger, travaillant dans notre ancienne compagnie d'aviation suisse, je suis heureuse de retrouver mes racines au sein d'un beau village sur la Côte. J'apprécie de pouvoir transmettre mon nouveau savoir sur l'apiculture et la nature.

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