Passion ou mégalomanie ?

On les dit souvent emblématiques de l’amour que leur portait leur époux… Les chefs-d’œuvre que sont le Taj Mahal en Inde et les temples d’Abou Simbel en Egypte restent incontournables dans le programme des visites touristiques !

Déjà, en 1982 (hélas, ça date…), j’écrivais : « Le Taj Mahal est tellement connu qu’on ne peut le décrire, car on en détruirait le charme ; aucune déception en le voyant et en l’admirant, car il dépasse tout ce qu’on pourrait en attendre. Proportion des formes, blancheur du marbre, équilibre de sa géométrie, soin du détail dans sa décoration forment un ensemble qui, visiblement, a été étudié pour atteindre la perfection… ». Agra, où il est édifié au bord de la rivière Yamuna, partage avec Dehli le privilège d’avoir été la capitale de l’empire moghol dont le plus parfait exemple est ce monument dédié à l’Amour… Construit en 1652 par l’empereur Jahan, ce mausolée est consacré à sa femme, Mumtaz Mahal, dont il abrite le tombeau. La « rumeur touristique » évoque la construction d’une réplique identique, mais en marbre noir, de l’autre côté de la rivière, qui aurait dû accueillir le tombeau de l’empereur mais qui ne fut jamais commencé ni, bien sûr, achevé !

Amour, oui, mais glorification de son ego, certainement aussi…

Quant aux temples d’Abou Simbel (déplacés sur une colline artificielle bloc par bloc pour laisser la place au lac de retenue Nasser), ils ont été construits par le pharaon Ramsès II (XIXème dynastie) vers 1260 av. J.-C. pour commémorer sa victoire à la bataille de Qadesh. Ils avaient également pour vocation de célébrer son culte, celui des dieux et celui de son épouse bien-aimée Néferari à qui est dédié, sous la forme de la déesse Hathor, le petit temple, à petite distance de l’édifice principal.

Sur la façade de ce dernier, les 4 colosses représentant Ramsès laissent une petite place à ses pieds aux figures féminines de la famille royale, sa mère, ses filles et son épouse.

Les romantiques et les romanciers font d’Abou Simbel un des symboles de l’amour d’un homme pour sa femme… d’accord, mais ce n’est certainement pas le but premier de leur édification. Faire de Ramsès l’égal des dieux pour l’éternité, mettre en scène ses exploits par la statuaire, les gravures et les peintures, permettre un culte à lui seul consacré, voici les signes d’un certain ego, n’est-ce-pas ?

Il n’empêche que ce sont là deux chefs-d’œuvre qui méritent tous deux l’admiration de tous ceux qui ont le privilège de pouvoir les visiter ! Pour parodier un célèbre guide rouge…, ils valent le détour !


Rédigé par Catherine de Lattre

Après une vie professionnelle bien remplie, de même que ma vie personnelle puisque je suis maman de 3 très grands enfants et grand-mère de 5 petites-filles et 2 petits-fils, je suis maintenant à la retraite depuis quelques années. Ayant toujours aimé écrire, n’ayant jamais eu peur de la page blanche…, je suis vraiment ravie de pouvoir continuer cette passion en tant que « blogueuse » ! Je prends un plaisir « fou » à faire partager mes coups de cœur (parfois coups de blues), mes découvertes, mes voyages, mes réflexions et autres épisodes de la vie de tous les jours.
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